▽ AIGLE BICÉPHALE. « Battant des ailes à travers le crépuscule, cette créature mythique me fixa de ses quatre yeux et prit son envol, m’abandonnant dans la plus profonde stupéfaction. » - Igor Averine ▬ Formidable oiseau aux habitudes toujours mystérieuses, l'Aigle Bicéphale, ou Aigle à deux têtes, emblème de la maison impériale, est l'une des créatures les plus intrigantes de toute la Russie. Prétendument unique selon les légendes, issu d'une curieuse expérience magique, selon certains, il semble être communément admis qu'il possède deux têtes et les attributs communs à tous les rapaces de cette classe. Toutefois, on ignore toujours où il niche, les témoignages le concernant sont aussi rares que contradictoires quant à sa résidence, puisque cette dernière change continuellement et que jusqu'à présent, aucun sorcier ne put avoir la chance de photographier le volatil. Certains même vont jusqu'à prétendre qu'il n'existe pas, alors que d'autres pensent qu'il s'agit d'une créature aux pouvoirs aussi puissants que ceux d'un phénix, mais en beaucoup plus rare - ce qui est tout de même déstabilisant. Quoi qu'il en soit, le mystère demeure entier et toujours aussi intéressant.

▽ AIGLES IMPÉRIAUX. « M’approchant de l’un d’entre eux, désirant tester la véracité des légendes, telle ne fut pas ma surprise lorsqu’il tenta de m’arracher sauvagement l’un de mes doigts. » - Natalia Belinski ▬ Dans les montagnes entourant Durmstrang, à l'intérieur du gigantesque domaine, nichent les aigles impériaux. Avant tout élevés par la famille Bogdanov dont il est l'un des emblèmes, ce majestueux oiseau fut introduit il y a de cela de nombreuses années en hommage à cette dernière famille et fut retournée à l'état sauvage. Silencieux guetteur de l'école, l'aigle impérial, rejoint par le corbeau, vient tournoyer au-dessus de l'école en cas de menace. De nos jours, en approcher un et en sortir indemne est sujet à pari, la légende prétendant que seul un membre de la dynastie régnante puisse les côtoyer sans danger. On raconte aussi que le plus ancien d'entre eux a trouvé résidence à l'intérieur du bureau de la directrice, acceptant de transporter des messages de haute importance pour elle. Une chose est sûre, c'est que lorsqu'un aigle vient cogner à votre vitre pour vous livrer un message du gouvernement, vous pouvez commencer à craindre le pire.

▽ BADNIAKS. « Et la buche, brûlait, brûlait, et je sentais déjà mes rêves brisés, mes aspirations mal placées et mes pensées malfaisantes s’envoler… » - Igor Averine ▬ Esprits discrets mais bienfaisants, les badniaks sont une sorte de parasite magique, habitant les bûches brûlant lors de la nuit précédant Noël. Capricieux, ils semblent être capables, selon la tradition populaire, de faire s'envoler les soucis de ceux ayant l'humilité de jeter dans leur feu de l'argent, des grains de blé ou une quelconque autre richesse qui puisse contenter les désirs de l'esprit. Associés aux fantômes et aux esprits frappeurs dans les registres de nombreux autres pays, ils sont toutefois considérés en Russie comme des êtres bienveillants, surtout lorsqu'ils prennent la forme d'un vieillard barbu se réchauffant près du feu, cette dernière apparition étant un symbole de bonne fortune dans l'année à venir, selon la tradition populaire.

▽ BANNIKS. « Alors que je tentais d’entrer vainement dans les bains afin de me laver, une voix bourrue me prévint sans aucune politesse de la laisser tranquille… Surprenant. » - Igor Averine ▬ Cousins des Badniaks de par leur nature profonde, ces esprits aux allures vieilles, antiques et pratiquement sauvages, sont considérés comme les esprits protecteurs des bains. Selon les anciennes coutumes, avoir un tel esprit habitant chez soit était un signe de bonne fortune et rares sont les palais et manoirs des nobles à en être dépourvus, puisque ces derniers, à condition d'être traités avec respect, élisent domicile dans une seule demeure pour toute leur longue vie. Entretenant les bains et faisant office de protecteur afin d'empêcher les noyades, il est généralement admis comme prudent de laisser l'eau pour l'usage de l'esprit et de lui donner quelques heures après chaque nettoyage pour qu'il puisse lui aussi profiter. Considéré par le gouvernement comme inoffensifs, vivre dans la même maison qu'un Bannik enragé peut toutefois devenir rapidement un véritable calvaire.

▽ BOJITCHS. « Alors que je marchais de manière hasardeuse dans les bois, soudain, je l’aperçu ; le héraut de l’hiver, le Bojitch, le plus impressionnant de tous les cervidés. » - Natalia Belinski ▬ Habitant traditionnel de la forêt Boréale, ce cervidé aux bois dorés, dont l’apparition est pour beaucoup l’annonce du retour de l’hiver, est une créature surprenante aux allures majestueuses. Alors qu’ils disparaissent subitement du sud de la Russie lors de l’été, probablement pour aller se réfugier au nord, ils semblent revenir dès le début de l’hiver, avant que l’arrivée de cette saison ne soit encore perceptible, ce qui a pu amener des sorciers peu savants à encourager le mythe provincial. Possédant des capacités magiques impressionnantes et étant un coureur extrêmement rapide, très prisé par les aristocrates amateurs de chasse, leur présence semble rafraîchir considérablement la température, comme si soudain, vous étiez en fin d’automne, même si c’est traditionnellement lors du solstice d’hiver que leur nombre est le plus important et qu’ils semblent être les plus apparents.

▽ CHAUVES-SOURIS SIBÉRIENNES. « Cette grotte, manifestement inhospitalière, se révélait être exactement ce que j’avais prévu : un refuge de chaves-souris sibériennes, l’une des variétés magiques les plus rares. » - Igor Averine ▬ Noirs comme la nuit et de taille normale, ces créatures diurnes aux ailes quasiment transparentes et à la longévité impressionnantes sont l'emblème de la famille Dolohov, de nos jours en exil. Prisés par de nombreux élèves n'ayant pas les moyens de s'acheter un faucon, ils sont disponibles dans de nombreuses boutiques à des prix extrêmement abordables, appréciés pour leur fiabilité et leur vision développée dans le noir. Outre ces quelques caractéristiques magiques, il s'agit d'une variété de chauves-souris tout à fait normal et traditionnellement étudiée lors de la première année des élèves. Elle ne représente que peu d'intérêt, même si leur présence fut bannie des terres impériales, suite à la tentative de révolution manquée, il y a de cela une quinzaine d'années. Personnellement, je les ai toujours considérés comme passablement ennuyantes, malgré leur utilité si on désire monter un réseau clandestin.

▽ DOMOVOÏS. « Alors qu’il m’entraînait galamment dans son salon, je pu apercevoir du coin de l’œil un domovoï à l’allure âgée – normal, direz-vous – qui était occupé à nettoyer le parquet… » - Natalia Belinski ▬ Équivalent russe des elfes de maisons britanniques, dont la nature fragile n'était pas compatible avec les grands froids sibériens, ces créatures à l'allure aussi âgée sont chargés d'entretenir la maison - souvent en collaboration avec d'autres esprits du genre - et sont courants dans les demeures des anciennes familles sorcières, ces fidèles serviteurs partageant souvent l'aversion de leurs maîtres vis-à-vis des nés-moldus. L'école du Durmstrang est d'ailleurs entretenue depuis des années par un grand groupe Domovoïs, qui travaillent de manière gratuite et demeurent toujours attachés à leurs maîtres, de génération en génération, à condition qu'on le laisse se nourrir durant la nuit de nos rêves, amours et espoirs. Enfin, si l'on croit aux contes, bien entendu. Le plus probable est que l'esprit protège et prend soin du foyer tant qu'il n'est pas chassé.

▽ GRAND CERF BLANC. « Aussi malheureux que cela puisse paraître, jamais je n’ai eu la rarissime chance de l’observer… Peut-être qu’un jour daignera-t-il se montrer en ma présence ! » - Natalia Belinski ▬ Il existe des légendes qu'on transmet de générations en générations, celle du Grand Cerf Blanc en fait partie. Bien qu'il existe certaines variantes selon les conteurs et leur région d'origine, les faits sont les mêmes. Il est dit qu'au coeur de la forêt de l'île de Medel vit un imposant et majestueux cerf au pelage blanc comme la neige et dont la ramure est faite de bois véritable, du mélèze de Sibérie. Cette apparence lui permet de se cacher aisément dans l'environnement qu'il occupe. On dit qu'il représente l'âme et l'essence même de la forêt et qu'il n'apparaît qu'à ceux dont la pureté de coeur et d'esprit atteignent un seuil qu'il juge acceptable.

▽ KIKIMORAS. « Inoffensives, malgré leur nature rancunière, insulter l’une d’entre elles n’est toutefois guère prudent, si l’on souhaite voir sa maison toujours bien entretenue. » - Natalia Belinski ▬ Traditionnellement représentées comme les épouses des Domovoïs, les Kikimoras appartiennent certainement à la même espèce que ces derniers, mais sont divisés dans cet ouvrage en deux catégories distinctes pour des raisons évidentes. Alors que leurs époux se chargent d'entretenir la maison et de la défendre, elles se chargent pour leur part de préparer des travaux domestiques, préparant les repas, mais aussi éduquant les enfants, tenant lieu de nourrices et les encourageant à faire leurs devoirs. Si cette dernière exigence n'est pas remplie par les enfants, il ne serait pas surprenant d'entendre durant une nuit entière une Kikimora siffler et chatouiller les jeunes dans leur sommeil. Par ailleurs, elles sont employées à Durmstrang à la fois pour faire s'assurer que tous les travaux sont faits et pour préparer les repas. Avec les Domovoïs, Banniks et Badniaks, elles forment la catégorie des esprits protecteurs du foyer, souvent travaillant de concert avec ces derniers pour entretenir la maison d'une antique famille.

▽ MATERGABIAS. « Voletant dans la nuit, je pouvais les apercevoir alors qu’elles dansaient sous les étoiles… Prévisibles petites créatures, que sont les Matergabias... » - Igor Averine ▬ Cousines des fées et poliéviks, ces créatures féminines dont la reproduction est ovipare ont l'apparence de minuscules femmes à la peau verte et aux ailes de papillons. Contrairement à leurs cousines, elles sont prodigieusement ennuyantes, ne jouant jamais des tours et passant leur temps à voleter autour de vos oreilles tout en se complimentant dans un dialecte incompréhensible. De nature protectrice envers les enfants, elles sont considérées comme extrêmement agaçantes par la plupart des mères qui empressent souvent leurs époux de détruire les nids de Matergabias lorsque ceux-ci apparaissent sous leur perron. Le seul véritable danger qu'elle représente se manifeste par leur chant, qui est tout simplement abominable. Heureusement, elles semblent entrer en hibernation durant l'hiver...

▽ PAONS CAUCASIENS. « Ah, qu’ils sont beaux, lorsqu’ils déploient leur queue pour impressionner les femelles ! Dommage qu’ils soient si effrayés par la présence humaine… » - Natalia Belinski ▬ Magnifique volatile au vol aussi rare que magnifique, l’oiseau de l’employant qu’en cas d’extrême danger, le Paon Caucasien, une variété magique, ne possède que très peu de caractéristiques intéressantes, seul l’esthétique pouvant justifiant la possession de l’un d’entre eux. Alors que leurs cousins possèdent un plumage bleu, cette variété étrange se revêt de rouge sombre et de blanc immaculé, préférant les milieux froids aux endroits chauds et s’adaptant très bien à la neige. Il existe d’ailleurs un certain nombre de ces créatures dans l’enceinte de Durmstrang, introduits en ces lieux en hommage pour les Slavjevic.

▽ POLIÉVIKS. « Alors que je tentais vainement de me débarrasser de l’une de ces petites pestes, l’un d’entre elles me vola sans aucune trace de regret mon portefeuille, me dérobant mes économies. » - Igor Averine ▬ Cousines bien plus amusantes des Matergabias, ces petites fées aux allures d'insectes, leurs ailes de libellule s'agitant sans arrêt, sont d'adorables petites pestes, censée protéger et veiller sur les champs. Il faut dire, celui qui leur attribua ce rôle était bien peu informé sur leur véritable nature, puisqu'il n'existe pas à travers toute la Russie de pires menteuses et farceuses, pouvant envoyer sans aucun remords un pauvre homme naïf dans les endroits les plus dangereux alors qu'il venait simplement demander leur aide. Ainsi, lorsqu'on les côtoie, il est recommandé de demeurer toujours alerte, puisqu'elles attendront la première occasion pour vous jouer des tours. S'adaptant très bien au froid, un bon nombre d'entre elles semble s'être établi dans les bois entourant Durmstrang, rendant ces parages bien périlleux pour les âmes innocentes.

▽ RENARDS SIBÉRIENS. « Futés et rusés, à mon passage, ils couraient se réfugier dans les buissons, bien que leur fourrure blanche ne fasse guère bon ménage avec le vert végétal... » - Igor Averine ▬ Rependus à travers les immensités sauvages de la Russie, ces animaux rusés fuient la plupart du temps toute trace de civilisation, craintifs de nature. Cependant, ils sont aussi extraordinairement curieux, ce qui fait d'eux de remarquables pisteurs et des compagnons surprenants une fois dressés et apprivoisés, ce qui n'est guère aisé. Vous remarquerez sans aucun doute la présence de nombreux renards dans l'enceinte de Durmstrang, puisqu'ils furent introduits en masse il y a de cela quelques dizaines d'années en l'honneur de la famille Mikhailov, dont ils sont l'emblème...

▽ VILAS. « Dangereuses, certes, elles le sont, bien plus qu'on ne pourrait l'imaginer... Extrêmement ensorcelante, leur attachement, qui peut sembler si agréable, est une sorte de fascination possessive, qui, si déçue, pourrait causer la pire des tragédies... » - Natalia Belinski ▬ Cousines lacustres des roussalkas, willis et sirènes, les Vilas sont certainement parmi les plus belles créatures de la Russie, bien que leurs moeurs et leur anatomie les rend incompatible avec les humains. Possédant la beauté d'une jouvencelle et la grâce des danseuses, elles possèdent deux cycles de vie distinct, le premier se déroulant sur terre, alors que le second prend place dans une eau stagnante. Facilement séduite par les humains durant leur première « vie », alors qu'elles marchent et dansent autour des villages, leur attachement se transforme très rapidement en obsession pouvant être qualifiée de malsaine, leur colère étant stimulée par la moindre proximité de leur amoureux avec une autre femme. Cette tendance, rapidement lassante, est cependant nécessaire puisqu'elle cause l'éloignement de l'homme, ce qui a pour cause directe l'effacement de la Vila, qui entame sa nouvelle vie sous-marine dans la forme d'une ombre, un mirage solide. Côtoyer un lac remplis de Vilas devient donc rapidement périlleux pour la gent masculine, puisque ces créatures tenteront dès que possible de noyer tout homme à proximité. Sous-estimées par le Gouvernement, la plus grande prudence est toujours de mise lorsqu'on les côtoie.

▽ WILLIS. « Bâtissant leur demeure végétale sur le bord des rivières, ces nymphes frivoles aux intentions aussi tragiques qu'innocentes représentent un véritable danger pour n'importe quel jeune homme s'approchant d'eux passé minuit. » - Natalia Belinski ▬ Habitant le bord des rivières et chérissant l'obscurité, ces parentes des Vilas, plus proches des nymphes grecs que des sirènes, ont elles aussi l'apparence de jeunes filles - comme quoi il s'agit d'un trait commun à bon nombre de ces diablesses. Souvent vêtues tel des fiancées, elles ont une allure spectrale, ce qui pourrait les rapprocher des fantômes, et ne cherchent pas à camoufler leur désir aux passants. Disparaissant à l'aube et n'étant visibles, bien entendu, que durant la nuit, elles se réunissent en de grands groupes sur les routes et dansent sous le clair de lune. Gare à vous, si vous commettez l'imprudence de vous approcher à ce moment, puisque vous serez aussi sûrement ensorcelé que l'est n'importe quel humain devant la beauté. Vous danserez donc durant toute la nuit en leur compagnie, pour mourir d'épuisement à l'aube. Un sort guère glorieux, si vous voulez mon avis...