Nastasya Dragomir avait toujours eu des idéaux différents de ceux de sa famille, et elle se disait bien souvent que c'était pour cela qu'elle était allée si loin. Sa famille, bien que puissante et érudite, avait les mêmes opinions arrêtées sur les sorciers dont le sang n'était pas pur, ce qu'elle ne partageait pas. Elle avait longuement voyagé, et ses périples l'avaient amenée à reconsidérer les nés-moldus. Elle en avait déduis que la magie était un flux qui variait selon la personne et que la pureté de sang n'avait aucun impact dessus. Son envie d'introduire les nés-moldus à Durmstrang était d'autant plus forte depuis qu'elle était directrice et qu'elle voyait ces sang-purs favorisés et pourris gâtés gambader dehors au lieu d'apprendre leurs leçons, que les sang-mêlés pouvaient réciter sans hésiter.

Seulement, cette décision était impossible à envisager, du moins, ouvertement, et c'était pourquoi elle se trouvait face à la famille des Armyanski, sang-mêlé et de la petite Gvozdev, née-moldue. Elle se pencha en avant, posant ses doigts sertis de noir sur son bureau. « Je vais être rapide et précise. Je vous offre une chance d'améliorer l'éducation de votre fils, de faire en sorte que ses professeurs le traitent mieux que la plupart des sang-mêlés qui parcourent cette école. Il aura le droit de participer à toutes les activités qui lui étaient interdites, à faire ses premiers pas dans la société lors des bals organisés par l'école. Il sera considéré comme un sang-pur par l'administration, et la seule qui le séparera de ce monde sera le «M» qui ornera ses vêtements. Je vous propose cela, mais il y aura une seule... Comment dire ? Contrainte. »

Ils se dévisagent, et regardent leur fils qui déteste cette école, l’atmosphère qui y règne. Ils regardent ce fils qui revient chaque vacances avec sur son corps, les traces que les sang-purs lui ont infligés et qui pleurent la nuit, seul dans son lit. La mère n'en peut plus, elle s'avance. « Tout ce que vous voudrez.»

« La jeune fille que vous voyez à vos côtés se nomme Gvozdeva, elle est une sorcière, mais son sang n'est pas pur, il n'est même pas mêlé. Je veux qu'elle prenne votre nom de famille, qu'elle soit la soeur, la cousine, peu importe de votre fils, afin qu'elle puisse étudier à Durmstrang. » Les parents se regardent, hésitent. Même eux dont le sang n'est pas tout à fait pur, conçoivent mal le fait d’accueillir une «sang de bourbe» parmi eux. Le regard de Nastyasia se fait froid, pressant.

« Nous acceptons. »