Vous pensez bien qu'avec une différence de température sur l'année de soixante degré Celsius, le territoire russe n'est pas le mieux adapté à la culture d'espèces de plantes tropicales ! C'est pourquoi, depuis plus d'un siècle, une série de sorts et d'enchantements ont permis la création et la longévité d'un jardin sous-terrain ! Le jardin botanique de l'école est semblable à des serres royales à la différence près que les parois de verre sont ici de pierres. Véritable trésor floral, ce jardin abrite des centaines de variétés de plantes, arbres, arbustes et fleurs, soient ornementaux, soient répondant à certaines propriétés magiques. Essentiel pour les cours d'herbologie qui s'y déroulent mais également ceux de potions et poisons, l'endroit est divisé en parcelle selon les climats d'origine des plantations. Très dense, l'air si fait parfois étouffant mais c'est un lieu assez poétique et relaxant ; on y trouve une source d'eau et une poignée de bancs éparpillés sur toute la surface. Il est difficile de s'imaginer un tel endroit lorsqu'on observe l'extérieur de l'institut mais il possède un charme certain. Et puis, que voulez-vous, Durmstrang est représentatif de ses élèves : une apparence dure et froide qui cache bien des facettes et biens des joyaux.
Les geôles de Durmstrang qui autrefois –soit disant- abritaient marauds et vils prisonniers peu scrupuleux, se trouvent sur le pan Sud du château, donnant ainsi sur le lac, deux étages en dessous de la salle de banquet et des cuisines. Ces cellules d’emprisonnement ne sont ni étroite, ni particulièrement obscure –sauf durant la nuit. Et pour cause ! Situées à peine à trente-pieds au-dessus du niveau de la marée haute, les cachots sont voûtés et ouverts sur celle-ci et permettent ainsi au vent fort d’y pénétrer et de glacer les os des incarcérés qui, s’ils ne font pas suffisamment attention, pourrait chuter dans le vide avant de terminer leur plongeon dans des eaux troubles et peu rassurantes. Jadis, des créatures magiques aux penchants carnivores s’y posaient pour dévorer les détenus ; aujourd’hui encore, on y enferme les élèves particulièrement récalcitrant et ce pendant une durée plus ou moins longues selon leurs comportements, mais il ne leur arrive aucun malheur de ce genre et la plus part en ressorte parfaitement indemne.
Le nom de la pièce en dit long sur son utilité. Bien évidemment, elle est officiellement inutilisée depuis des décennies. Mais officieusement ? Disons qu’il ne vaut mieux pas le savoir. D’un plafond voûté, toute de pierres sombres, un mince interstice entre deux blocs laisse transparaître les rayons de lune lorsqu’elle est pleine. Seulement, cela ne suffit pas à éclaire la pièce qui est muni d’autant de torches que de chaînes, fondues dans le plus solides des aciers, fermement amarées au plafond. Quelques instruments d’attaches et de tortures dignes de l’époque médiéval trônent encore fièrement dans la pièce, quoi qu’un peu rouillé pour beaucoup. Un dernier petit conseil, ne vous y aventurez pas, et dans le cas contraire, faites attention où vous mettez les pieds, au risque de vous faire empaler…
Située au fond de l’étage, à côté de la salle de banquets, les cuisines sont le repaire des domovyïe qui occupent Durmstrang. Chargés depuis des siècles par Baba Yaga elle-même de servir avec loyauté et vigueur les élèves et les directeurs qui se succèdent, ces êtres sont, dans la mythologie slave et les contes populaires russes, les esprits protecteurs du foyer et de la famille. La tradition veut qu’un seul domovyïe prenne en charge un foyer, mais l’institut étant une « grande famille », la fondatrice a fait appel à une cinquantaine d’entre eux. Etant des êtres nocturnes se nourrissant des passions humaines, les domovyïe prennent en charge l’entretien du château durant la nuit ainsi que la confection du dîner et du petit-déjeuner. Le restant de la journée, une vingtaine d’Elfe de Maisons prennent la relève. De presque même dimension que la salle de banquet, les murs sont couverts de garde-manger, d’étagères et d’innombrables casseroles et marmites. De longue table forment le cœur de la pièce et servent aussi de plan de travail. Du aux nombreux fours, à l’immense cheminée et à l’agitation perpétuelle qui y règne, l’air y est très chaud, voir lourd. Nul passage secret pour y accéder mais la porte est très bien gardée par deux statues de chaque côté qui peuvent vous sembler immobiles. Même si l’accès aux cuisines est prohibées aux élèves, certains ne se gênent pas pour y entrer afin d’assouvir une petite fringale nocturne.